Travail sur écran : des
solutions pour éviter la fatigue
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En France, on passe en moyenne 7 heures par jour devant un écran d’ordinateur auquel il faut ajouter le temps sur smartphone ou tablette. Pour nous qui sommes albinos, le travail prolongé sur écran peut, à fortiori, provoquer une fatigue oculaire, des maux de tête et autres douleurs. Comment limiter cette fatigue qui vient s’ajouter aux efforts quotidiens pour palier notre déficience visuelle ? Une adaptation du poste de travail s’impose.
Une partie des informations ci-dessous sont issues du webinar du 10 septembre 2024 animé par Olivier Dellabe de la société CFLOU sur le thème "travail sur écran, fatigue oculaire et sensibilité à la lumière". Quelques éléments complémentaires sont les conseils qui m’ont été donnés par un ergothérapeute et des professionnels de la basse vision à l’occasion d’un bilan orthoptique.
(La société CFLOU propose notamment des études de postes de travail, suggère et prête du matériel, installe gratuitement le matériel sur site…)
Dans notre vie quotidienne et en particulier au travail, la fatigue oculaire découle fréquemment d’une utilisation prolongée des écrans, souvent avec peu de pauses. Pour nous qui sommes albinos et donc photophobes la lumière vive de l’écran, parfois très éblouissante, peut engendrer une gêne importante.
La fatigue peut provenir aussi d’un éclairage inexistant ou mal adapté, de mauvaises postures d’une méconnaissance des règles d’ergonomie, d’un clignement réduit des yeux. Lorsqu’on travaille sur écran, le clignement des yeux est réduit de 16 à 6 fois par minute, d’où moins d’humidification de l’œil et une sècheresse oculaire. Une vision mal corrigée pour lire sur l’ordinateur peut aussi fatiguer nos yeux.
La lumière bleue, quant à elle, disperse davantage dans l’œil et force les muscles oculaires à travailler plus. Une exposition continue à la lumière bleue augmente la sensibilité, provoque une difficulté à s’endormir (car la lumière bleue inhibe la sécrétion de la mélatonine).
Fatigue oculaire et sensibilité à la lumière ont pour conséquences des douleurs, une sécheresse des yeux, des maux de tête et des épaules, des perturbations du sommeil une baisse de productivité, une augmentation de la fatigue mentale et du stress.
Quelques recommandations pour l’ergonomie et les aides optiques :
ERGONOMIE :
Bien choisir et installer son écran :
- Proscrire une place dos ou face à la fenêtre. L’écran doit être placé perpendiculairement à la fenêtre.
- Les réglages de l’écran doivent être ajustés avec soin : une baisse de la luminosité et une augmentation des contrastes.
- Privilégier un écran mat, anti-scintillement et anti-éblouissement.
- Un écran plus grand (22-23) sera plus confortable pour certains.
- La plupart des écrans peuvent être réglés en hauteur et en inclinaison. Un bras articulé type egoton@ permet si besoin de déplacer l’écran d’avant en arrière et de haut en bas et ce, de façon optimale.
- Lorsqu’on travaille avec deux écrans, l’angle entre les deux doit être de 30 degrés. Privilégier les modèles à bords très plats.
Le clavier :
- Il existe des claviers à gros caractères et pour les ordinateurs portables des autocollants avec des caractères plus gros.
- Toutefois il est recommandé d’appendre à travailler sans regarder le clavier. Des logiciels comme apprenti clavier (dédié aux déficients visuels) permettent, moyennant 10/15 minutes d’entraînement par jour et un peu de patience, d’acquérir cette maîtrise.
Être attentif à sa posture :
- La distance à l’écran doit être d’environ 70 à 80 centimètres.
- L’œil doit être aligné au haut de l’écran (plus bas pour les porteurs de verres progressifs) et le regard légèrement porté vers le bas. Cela implique un écran légèrement incliné.
- Le dos est bien droit, les lombaires bien calées sur le siège (mettre un coussin si besoin), les pieds posés à plat, les cervicales dans le prolongement de la colonne. Ne pas hésiter à zoomer pour travailler avec de grosses polices de caractères, ce qui évite de rapprocher la tête de l‘écran. Cette dernière posture, qui casse le cou, provoque des douleurs aux cervicales et une raideur au niveau des épaules et du haut du corps, dommageables à terme. Le bras articulé permet de palier à ces difficultés.
- Ne pas hésiter à surélever l’ordinateur si c’est un portable avec une pile de livres par exemple.
Source : Odeka / L’un & l’autre pour l’INRS – 2021
Le choix du siège n’est pas à négliger :
- Une chaise ergonomique avec dossier haut respectant un angle fémur-colonne vertébrale de 120 degrés est recommandée.
L’éclairage est primordial
- Il ne faut surtout pas travailler dans une pièce sombre sans lumière. Un éclairage direct ou indirect doux et diffus est indispensable. La lampe doit être orientée de sorte à ne pas éblouir directement l’œil. Les lampadaires améliorent le contraste dans une pièce.
Chacun définira les paramètres d’accessibilité qui lui conviennent sous Windows ou Mac
- PC et Mac intègrent des fonctions d’agrandissement et de lecture d’écran : respectivement "loupe" et "narrateur", "zoom" et "Voiceover". On peut associer un logiciel de grossissement de caractères, comme Zoomtext ou Supernova …, avec synthèse vocale si besoin.
- Les couleurs du fond d’écran et des caractères, leurs contrastes peuvent être paramétrées. Des caractères blancs ou jaunes sur fond noir limitent l’éblouissement.
- Sous PC comme sous Mac, il est possible de changer la couleur et la taille de la souris, l’épaisseur et la couleur du curseur de texte.
Petits aménagements divers :
- Les pattes de l’inclinaison du clavier son à abaisser. Si elles sont relevées, une hyperextension du poignet peut entraîner, à terme, le syndrome du canal carpien.
- Rideaux, stores ou films protecteurs qui seront adaptés sur une fenêtre.
- Une casquette peut soulager de l’éblouissement
- Des lunettes qui comportent une petite protection au-dessus de la monture bloquent la lumière des plafonniers ou néons.
- Un sous-main de couleur mate et noire donne un bon contraste. Eviter une souris de couleur blanche.
Quelques recommandations pour limiter la fatigue visuelle
- Faire régulièrement des pauses. Se lever, marcher, faire des étirements. Appliquer, lorsque c’est possible la règle des 20-20-20 : toutes les 20 minutes, regarder un objet à 20 pieds de distance (6 mètres) pendant 20 secondes.
- Pour les personnes souffrant de sècheresse oculaire, hydrater les yeux avec un collyre.
- Lorsque on en a la possibilité, le yoga des yeux est un bon palliatif.
Les solutions optiques pour les personnes souffrant de fatigue oculaire ou sensibilité à la lumière. Chacun trouvera avec l’ergothérapeute et l’opticien la solution qui lui convient
- Des verres teintés qui peuvent être intégrés à des montures.
- Des filtres qui peuvent être clipsés sur des verres correcteurs.
- Des verres polarisants.
- Il existe des filtres anti lumière bleue, qui assurent, il faut le savoir, en moyenne 20 % seulement de la rétention de le lumière bleue. Ces filtres sont les mêmes que ceux utilisés pour les personnes migraineuses. Ce sont bien souvent des lunettes version clips.
Des professionnels pour nous aider :
- Sur le marché, différents professionnels spécialistes de la basse vision proposent des bilans de postes de travail au bureau ou à la maison, des conseils en ergonomie, du matériel à l’essai, son installation et si besoin des formations.
Les financements :
Dans le cadre professionnel, l’adaptation du poste de travail est financée par le FIPHP, ou l’AGEFIPH fonds qui financent entre autre l’équipement de postes de travail des personnes en situation de handicap (respectivement dans la fonction public, le privé). Attention à déposer les dossiers suffisamment à l’avance pour être opérationnel au moment de la prise de poste ! Les lunettes ou filtres sont prises en charge en principe et la plupart du temps partiellement, par la sécurité sociale et la mutuelle.
Pour les aides à la maison, il est possible de déposer un dossier de de demande de PCH aide technique (Prestation de compensation du Handicap) auprès de la MDPH (Maison Départementale pour les Personnes Handicapées). Mais attention, tous les matériels ne sont pas pris en charge et les situations diffèrent d’un département à l’autre. Alors pour les demandes PCH ne pas hésiter à se faire aider par des assistantes sociales des associations ou organismes spécialisées dans la déficience visuelle !
Plus d’informations :
• Travail sur écran. Prévention des risques - Risques - INRS
• Comment aménager le poste de travail d’un déficient visuel ?
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